rando-blouses roses-2018

Bonjour les amis ! 

Pour info, je rappelle que les kilomètres que j'annonce sont ceux inscrits sur le podomètre quand je suis arrivée dans mon hébergement (parfois après avoir un peu visité).

Cette 38 ème journée commence bien car la pluie n'est pas prévue. Tous les pèlerins rencontré à Ostabat sont contents. 

Je n'ai pas très bien dormi, j'ai eu froid. Pourtant ce matin encore quand la lumiere du jour me réveille, je me lève avec entrain. 

Si j'ai une belle énergie ce matin c'est peut être parce que j'ai réalisé que c'est le dernier jour de marche avec le gros sac sur le dos. En effet vendredi j'ai prévu de le laisser à Saint Jean Pied de Port où je redescendrai le soir même en bus.

Il est 7h 45 et après la photo devant l'église je pars sans traîner car je n'ai rien acheté pour déjeuner et j'espère arriver assez tôt à Saint Jean Pied de Port pour déjeuner au chaud dans un petit restaurant. Au pire si j'ai vraiment faim, j'ai toujours des fruits secs. 

De plus je devrais arriver assez vite car je vais une fois encore éviter tous les chemins qui promènent et surtout qui sont très boueux comme nous l'a confirmé notre hôte hier soir. 

8h30 : depuis le départ de ce matin, il y a plein de pèlerins sur le chemin. Oh, la, la....vraiment plein...Beaucoup trop pour moi. C'est bien ce que je pensais, je ne me sens pas bien sur le chemin quand il y a beaucoup de pèlerins. Je ne sais pas si je ferai un jour la partie espagnole, mais la pensée que ce soit comme ça me gâche d'avance le bénéfice. Même si nous ne marchons pas ensemble, nous sommes plus ou moins les uns derrière les autres. Et ça ne me convient pas vraiment. Je préfère le chemin solitaire ou avec 1 ou 2 personnes choisies, peut être. 

Je chaparde 2 cerises sauvages. Toutes petites et un brin acides et je comprends mieux pourquoi personne ne les mange.

Il est 9h et je viens de passer 10mn à parlementer avec une femme, la quarantaine, qui semble être la propriétaire de la ferme que je traverse. En effet sur la carte IGN du gps je voyais que la route que j'avait pris ne se termine pas dans une cour de ferme, mais en rejoint une autre derrière la ferme. Cette jeune femme n'écoutait pas ma question et voulait absolument me renvoyer sur le chemin balisé Compostelle. Enfin elle me dit : ah !  Oui, pour rejoindre cette route le plus simple est de passer entre les bâtiments de la ferme ! Vous ouvrez et vous refermez bien le portail. 

Ces gens se sont vraisemblablement accaparé un morceau de route communale. 

Enfin, moi j'ai pu reprendre mon chemin. Et de nouveau à l'écart de la voie balisée, je savoure d'être seule. Le paysage m'appartient ! Je suis la reine du Monde ! 

Et en plus, beaucoup plus facile de faire mes pauses techniques quand je suis seule. 

Hier j'ai cru voir trois buses très grandes tourner haut dans le ciel. Mais notre hebergeur nous a dit qu'il pourrait bien s'agir de vautours. Il y en a pas mal ici. Je dois bien regarder s'ils sont nombreux à voler ensemble à priori : vautours ! 

Je passe maintenant devant une ferme auberge qui propose du café et des fromages locaux et j'y vois installés des pèlerins. Tant mieux, tant mieux, ils seront moins nombreux sur le  chemin. 

Ça y est ! Je vois une pompe de vautours ! Tout un groupe qui vole ensemble et se laisse monter avec l'air chaud. En général c'est qu'ils ont repéré un animal mort.

Je m'arrete pour regarder dans un prè des agneaux qui sautent, qui chahutent comme des enfants. Un veut teter sa mère, mais celle ci n'est pas d'accord. Elle se déplace et le repousse doucement avec sa tête. 

Il y a 3 heures que je marche et même si du côté des jambes ça va plutôt bien, j'ai un coup de barre. Manque de sommeil. Je pense sieste, mais ce n'est pas possible ici et maintenant. Alors je me dope aux fruits secs, une figue, quelques amandes et raisins, une datte, une noix et je bois une grande rasade d'eau. Me voilà ragaillardie ! En avant Saint Jean Pied de Port, me voilà ! !

J'arrive en vue d'un joli manoir. Un château de taille moyenne avec 4 tours rondes coiffées de toitures pointues qui m'évoquent des cornets de glace à l'envers. Je fais une, deux photos.

Ça y est, il est 12h 15 j'arrive à Saint Jean Pied de Port. J'ai fait 22km. Donc une moyenne de 4,8km/h. Je m'épate moi même ! Et ça me rassure pour demain. Mais pour l'instant je contemple les remparts, j'aperçois la construction Vauban. Un mélange de fortifications anciennes qui rappelle la position stratégique de cette ville entre la France et l'Espagne (c'est plus compliqué, mais je résume). Et je me dirige vers le centre ville pour trouver un restaurant et manger. 

J'ai trouvé et me voilà qui termine mon repas par une tisane et j'en profite pour lire vos messages. 

Vous êtes nombreux dans les commentaires à espérer que je ne finisse pas en barque vu les images aux journaux télévisés. Mais non ! Je vais finir à pied ! Pour monter à Roncevaux c'est un peu comme pour aller sur la lune en fusée, il faut "une fenêtre météo" et bien encore une fois, j'ai de la chance ! La fenêtre de temps sec et dégagé c'est demain ! Donc normalement je vous raconte ça demain soir !

Ce soir c'est grand standing. Je loge en chambre d'Hotes pour être bien reposée et comme je l'ai écrit plus haut, pouvoir laisser mon sac en toute sécurité. Et dans le jardin il y a une piscine. J'ai toujours mon maillot. Alors sitôt ma douche prise, plouf ! L'eau est à 25°. C'est un peu frais, mais je sens tout mon corps qui se détend ! 

Mais pour profiter de ce luxe, j'ai dû faire 1 bon kilomètre tout en côte très raide. Heureusement c'est sur le chemin de Roncevaux et ça me fera ça de moins demain. 

Maintenant, écrire le blog...

Puis il sera l'heure de redescendre à la ville pour acheter mon casse croûte de demain midi et trouver un endroit pour dîner. L'hôtesse qui m'accueille ici m'a proposé de venir me chercher ce soir pour que je n'ai pas à monter 2 fois la grosse côte à pied. J'ai dit oui.

Tout s'annonce donc parfaitement pour terminer l'aventure comme prévu au fameux col de Roncevaux !